A l'aide ?

Publié le par Raffi Duymedjian

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Je me suis un jour aperçu que je n'avais nulle difficulté à demander de l'aide. Je le fais, bien entendu, d'une façon qui me semble adéquate, vérifiant, par exemple si ma demande n'est pas importune, et si j'ai par moi-même déployé certains efforts, finalement insuffisants pour parvenir à mes fins.

Je n'aurais pas écrit ce billet si
je n'avais pas constaté que cette disposition n'était pas partagée et qu'elle semblait à des qualités qui, selon moi, relève de l'Economie du Peu.

Une disposition non partagée : un rapide sondage m'a montré qu'un certain nombre de personnes ne demandent pas d'aides essentiellement parce qu'à travers cet appel, elles révèlent des lacunes et faiblesse qui pourraient les mettre en défaut et créer des jugements négatifs à leur encontre. Ces peurs sont amplifiées par la société d'hypercompétition dans laquelle nous nous trouvons s'appuyant sur un processus universel d' "évaluation/comparaison". Or, des travaux de recherche montrent que ces personnes, notamment quand elles sont en situation d'apprentissage, ont une moindre capacité à relever des défis et à surmonter les obstacles.

Une disposition indispensable à une Economie du Peu : je pense en effet qu'une des qualités  nécessaires à une vie "de peu" consiste d'une part à connaître ses limites (Confucius définissait ainsi la connaissance comme le fait de savoir qu'on sait quand on sait, et de savoir qu'on ne sait pas quand on ne sait pas"), et d'autre part à requérir de l'aide quand nous n'y arrivons plus. Faire avec peu n'est possible que si, nos limites atteintes à un instant t, nous n'avons pas peur, voire, même, nous prenons plaisir à solliciter l'aide d'autrui. Une façon de partager sa vie, ses faiblesses, mais aussi cette force qui nous rend capable de montrer nos faiblesses.

Qu'en pensez-vous ?

Publié dans généralités

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V
En effet, cette réalisation est une vraie merveille, merci pour cet article en tout cas.
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L
<br /> N'est-ca pas un comportement typiquement français que de ne pas aimer demander de l'aide? Surtout pour ne pas afficher une faiblesse? "Moi je sais. Moi je n'ai aucune faille. Moi je n'échoue<br /> pas."<br /> <br /> Mon expérience à l'étranger, surtout aux US, à été différente: là bas, demander de l'aide rapproche, met en valeur l'autre. La vision de l'échec est d'ailleurs complètement différente. Mais c'est<br /> un autre sujet ;)<br /> <br /> <br />
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